red winston wolf

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A MOST VIOLENT YEAR

Lux est une vague.

On attrape pas Lux. On se penche en avant pour en saisir la température, et sans le savoir, on est trempé.
On le réalise à peine que Lux est déjà loin.

C’est très bien. Il n'y a rien à savoir sur Lux.
Rien sinon que Lux résout les problèmes.
Les gens qui veulent un travail propre l'appellent, et ils ont raison.

Le bruit fulgurant déchire l'air sans accroc, fait se recourber le ciel sous la pression, et tout se termine dans une perfection si fine que les détails se résorbent en eux-mêmes.

Sa rigueur millimétrée ne laisse aucune trace tangible. Sa peau rouge ne laisse deviner s'il s'agit du sang d'un autre où si c'est celui de ses veines.
Tout consiste en ne jamais savoir qu’il s’est un jour trouvé là.

Lux sait ce dont vous avez besoin et Lux vous le fournit. Vous ordonnez et Lux exécute. Lux ne cherche jamais à connaître le motif. Rien ne concerne Lux. Il n’est que le moyen. Pas la fin. Il n’est pas le commanditaire mais l’exécutant.

Lux ne parle pas aux clients. En réalité, Lux ne parle pas tout court. Quand on l'appelle, il dit "oui" ou "non", passe récupérer l'argent, s'envole dans un souffle. Après quoi on ne retrouve plus jamais sa trace.

Lux se contente de la prime. Les règlements de comptes entre satrapes ou petites frappes ne l'intéressent pas.
On ne sait pas vraiment ce qui intéresse Lux.

Qu'importe. Le principal est que la finition soit toujours impeccable. Pas une goutte d'hémoglobine sur le tapis. La vitre ébréchée est flambant neuve. Le travail de Lux est un travail soigné.

Lux compte les secondes. D’abord cinq. Puis dix. Puis vingt. À partir de trente, c’est bon.
Lux n’entretient pas le mystère car il se forme autour de lui tout seul. Comme une bruine qui nimbe. Comme une gangue qui ne bouge pas.

On étudie les mouvements de Lux lorsqu’il est au travail. On dit qu’il se déplace de manière fascinante. On dit qu'un savoir-faire létal est né de son instinct.

Il retrousse ses manches au trois-quarts et déboutonne les deux premiers appuis de son col. Ses yeux se révulsent alors qu'il pose quelque chose sur sa langue. Il range ses gants dans la poche intérieure de son manteau, son oeil de lynx derrière une paupière, sa concentration meurtrière dans un repli de cerveau.

Et dès que la pointe en cuir d’alien de ses mocassins touche le pavé, plus rien. Il n’est jamais monté dans ce vaisseau. Il n’a jamais nettoyé cette scène de crime au karcher. Il n’a jamais tué ce témoin à bout portant. Il n’est plus personne.

Il n’est que lui.
Lux, le jeune homme calme et tranquille qu'il a toujours été. Lux sans histoire. Lux banal.
Lux.

Rien ne dépasse et les monstres intérieurs qui grouillent dans son âme feutrée se cassent les dents sur les barreaux d'une invisible cage.

Lux sait dissimuler comme personne le sociopathe en puissance à gauche dans sa poitrine et présente à la face du monde un visage séduisant.
Un visage dont les traits respiraient la maîtrise, l'ordre, le propre sur soi. Et le sang froid.

Le seul sang dont on peut parler est celui qu'il fait disparaitre des murs des salons, des hôtels, des salles d'eau qu'il ne connait pas. Ce sang qui gicle à distance sans jamais l'éclabousser. Ce bruit impersonnel du laser avant la dernière chute. Ce souffle pour prendre des vies qui ne sont jamais entrées dans la sienne.

Lux s’aventure dans celles des autres par effraction, comme on entre et sort une aiguille d’un organe vital.

Lux est le silence glacial de l'espace et préfère tourner sa langue autant de fois que possible dans sa bouche. Ainsi, personne, dans l'ombre, n'aura à la couper.

INHERENT VICE

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LUX
AS2
MINOTAUR

DIT MR. RED, 25 ANS, MÂLE, SANS SEXUALITÉ CONNUE, NÉ SUR UNE PLANÈTE LOINTAINE, VIT SUR NEL PRILLA, TUEUR À GAGES ET SOLVEUR DE PROBLÈMES PEU LÉGAUX

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un peau rouge vif à la texture étrange, des yeux à la couleur inconnue cachés derrière de courts cheveux noirs minutieusement coiffés, une taille et un poids que l'on devine d'un symétrie irréprochable, son signe particulier est de n'avoir aucun signe particulier

THE EIGHT PASSENGER

Il buvait son café serré en regardant l'hologramme qui crépitait devant lui.

Le café était ce que l'espèce humaine avait inventé de mieux. Il ne retrouvait cette amertume dans aucun fluide d'aucune autre espèce aux quatre coins de la galaxie.

Il écoutait les informations d'une oreille distraite, prenant garde à ne pas se brûler la langue, prenant garde aussi à l'horaire stellaire affichée sur le cadran à son poignet.

À côté de lui son client s'impatientait.

- Il est impossible de tuer en ayant un coeur d’homme.

Il joignait nerveusement ses mains, nerveusement assis sur sa chaise, observant nerveusement Lux du coin de son oeil torve.

- Le coeur d’un homme se détraque et finit par se retourner contre son propriétaire pour le rendre fou.

Heureusement Lux n’était pas un homme.

- C'est pour ça que je fais appel à vous.

Il n’y avait aucun coeur qui batte dans sa poitrine.

C’était peut-être pour ça qu'il ne s'était jamais senti coupable de quoi que ce soit : Il préfèrait laisser les morts aux consciences des autres, il trouvait tout cela un peu lourd pour la sienne.

Dans la sienne, rien.

Le néant.

- Je dois prendre congé maintenant. Contactez-moi dès que vous avez fini.

Le client partit sans que Lux n'aie croisé son regard. Il prit une autre gorgée de café.

Après tout ce n'était pas comme s'il faisait grand cas de l'humanité. Il se savait abject, mais ceux qui décimaient des peuples entiers à l'autre bout de la galaxie au nom d'idéaux turpides ne l'étaient pas moins.

Lux ne croyait en la monarchie pas plus qu’il ne croyait en Dieu. Lux ne pouvait croire en un type qui contemplait ses enfants violer leurs mères et dépecer leurs pairs. À vrai dire, Lux ne croyait en rien. Sauf en lui.

Lux sait comment le monde fonctionne. Il sait la nature de l’homme. Il sait que les pauvres ne sont pas forcément meilleurs que les riches, peut-être qu’à leur place, ils seraient pire. Il a appris de l’Histoire qu’on apprend rien de l’Histoire. Il sait l'hypocrisie, le dessous des cartes, les revers peu reluisants, les mensonges et ce que disent les médias.

L'hologramme face à lui s'emballe. « Le jeune scientifique a été retrouvé mort à bord du croiseur. Il s’agit vraisemblablement, après expertise du SSRC, d'un suicide. »

Il sait. Il ne dit rien.

Pragmatisme sans incandescence. Mondanité sans débordement. Et surtout, secret professionnel. L'odeur des cadavres est cachée par celle de l'argent, parce que lorsque les gens veulent bien, oui, il en a une.

Lux se leva calmement de son fauteuil et attrapa avec précaution la mallette à ses pieds.

Il sortit de la pièce avec un sourire au goût d'arabica.

PULP FICTION

•• PSEUDO; iris. •• SEXE; je suis au régime, mais merci. •• AVATAR; original de shio. •• COMMENT T'ES VENU SUR BANG BRO ?; en lurkant les top sites. •• UN AVIS/SUGGESTION ?; je trouvais que ça manquait de rouge. •• DC ?; comme dc comics ?

**Renata Mills**

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