•• LET'S DO THE TIME WARP AGAIN
Refermant la porte derrière lui, l'agent
Sin exprima sa fatigue d'un soupire après avoir posé brusquement le dossier sur son bureau. Qui de nos jours utilisent encore le papier exclamait-il d'une voix rauque. Les documents étaient toutes liées à une et unique personne. Une enquête considérée comme archivée et close. Seulement, le détective y portait un grand intérêt. Comme s'il recherchait en cette personne une
rédemption, un
rival, une
vengeance. Il semblait absorbé, en transe. Comme envoûté par
Némésis,
Sin restait figé devant la fenêtre. Même le pâle halo bleuté aveuglant son regard onyx ne perturbait l'exaltation de sa curiosité. Quel était donc la raison de son obsession ? Les mains croisées derrière le dos, Sin interrompit le silence religieux, le regard stoïque vers l'étiquette collée sur la couverture du document.
« 6a6d6c656d61-Charon ».
V'Ven s'approcha de son fauteuil pour s'y installer et descella le dossier avec grand intérêt."
Premier rapport de Dick Reckard,
0120-629400-2324; CapitoleAvec ce rapport, j'ouvre le dossier sur le criminel identifié par le pseudonyme
"Charon". Vers 21h, un homicide de 1er degré a été commis au secteur gamma. La victime, un jeune et prometteur entrepreneur,
Nolan Faulknen, fut assassiné de sang-froid par ce qui semblerait, après analyse du corps de la victime, un tir du fusil de précision
"Widow". Les témoins auraient entendu de la victime susurrait le nom de
"Charon" avant de périr de ses blessures. Le nom ou plutôt le pseudonyme
"Charon fut entendu multiple fois dans plusieurs enquêtes différentes. Seulement, cela est la première fois qu'une affaire est directement liée à lui.
Ainsi donc, j'ouvre le dossier sur ce qui semblerait être le suspect de cette histoire.
"Charon" Rien est connu à son sujet, aucune informations à son propos dans la base-de-donnée. Aucune trace dans les lieux du crime non plus, c'était comme si cette personne est un vrai fantôme. Ainsi donc, je me suis rendu dans les bars malfamés du capitole, souvent fréquenté par des criminels et autres petites frappes du genre. Peut-être, voir sûrement, sauraient-ils quelque chose à son propos. Je n'obtins que des rumeurs et histoires absurdes. Il semblerait être un criminel reconnu et craint dans la pègre.
"Charon", le nocher des Enfers. Un personnage très ancien datant de la mythologie grecque de la culture humaine. Son rôle était de faire passer les personnes décédées moyennant péage à travers le fleuve Achéron. Cela lui sied à ravir, tuer pour de l'argent.
Second rapport de Dick Reckard,
020-420011-2325; CapitoleCela devrait faire trois cents soixante-dix-sept jours que je poursuis
"Charon", suspect principal de l'affaire
"Nolan Faulknen". Je dois avouer que ce laps de temps fut une poursuite folle qui aujourd'hui même n'a jamais abouti. Chaque indice que je découvre à son propos semble soudainement s'éteindre le lendemain. Chaque action que j'entreprends semble être soudainement inefficace, c'était comme si le prénommé
"Charon" épiés chacun de mes pas. M'observant, amusé, m'utilisant comme une marionnette à sa propre satisfaction. J'ai eu quatre fois l'opportunité de rencontrer le suspect. A chacune de ses rencontres, celui-ci se comportait de façon différente, portant de vêtements différents, portant une identité différente. Il n'était jamais le même. Le suspect n'avait aucune peur à me montrer son visage, aucune peur à me faire entendre sa voix. Aucune crainte, pas une seule. L'assassin doit avoir une confiance totale envers sa couverture et je dois admettre qu'il est, pour l'instant, aux yeux du monde, un fantôme totale.
"Charon" semblait incarnait à la perfection l'identité de personnes réelles. Personnes qui sont aujourd'hui considérée comme "disparu". Sûrement après altercation avec le criminel.
"Galen Sanghvi", chirurgien de 37 ans, catégorie AS0. "Tobias Alder", mécanicien de 31 ans, catégorie AS0. "Cole Verrill", bibliothécaire de 42 ans, catégorie AS0. Cela ne sont que des exemples d'identité que cette personne a usurpé. Qui sait aujourd'hui pour qui il se fait passer. Cela ne m'étonnerait guêre qu'il puisse se faire passer pour
un agent du SSRC.
Troisième rapport de Dick Reckard,
0220-931175-2327; Nel PrillaJ'ai fais parti d'un groupe d'intervention spéciale rassemblé pour intervenir sur un échange illégale d'armement à
Nel Prilla. D'après les informations recueillies le suspect
"Charon" serait présent. Je fus invité en tant que spécialiste à son sujet. Cela fait huit cents quarante-et-un jour que l'affaire
"Nolan Faulknen" continue et cela est la première fois en quatre ans que nous ayons eus l'opportunité de lui mettre la main dessus. En vain. Et cela coûta la vie de plusieurs de nos agents. Je savais déjà ce qui allait se passer, je connais
"Charon", l'ayant affronté pendant des années. Cependant l'officier supérieur ne croyant pas à l'existence de cette personne, appelant son récit je le note, un conte de fée, ne fit part à mes suggestions. Résultant donc encore une fois à nous jouant les rôles principaux d'un spectacle de marionnette. Il poussa les deux groupes criminels et les forces de l'ordre à s’entre-tuer. Tout ce que
"Charon" fit était de tuer le leader d'un des groupes en tant que tireur embusqué. Résultat, le second groupe considéra cela comme une tentative de leur part de les doubler. Après ce coup de feu, le fantôme disparu de nouveau, sans aucune trace pour me guider. Sans aucune piste. Sans rien. Juste l'amertume et la colère de mes officiers supérieurs.
Quatrième rapport de Dick Reckard,
010-962604-2330; Capitole"Charon" m'a contacté. J'avais reçu un e-mail anonyme de sa part. Abasourdi, je ne savais quoi répondre, quoi faire. C'était tellement inattendu, c'était impensable. Que me voulait-il donc ? Je m'emportais dans mes innombrables questions avant de me ressaisir. Etait-ce vraiment lui qui m'envoyait ce message ? Etait-ce un piège ? L'action logique serait de ne pas y allez, seulement ma curiosité de détective est plus vaste que la volonté de mon cerveau. Ainsi donc, je me préparais à rejoindre le lieu indiqué.
-le reste du rapport est crypté-Cinquième et dernier rapport par Dorben Kallas,
0210-009036-2337; Sigma XIIINous sommes en
2337. Sept ans depuis le dernier rapport de l'agent
Dick Reckard, considéré comme
MIA. Disparu au combat. Pendant ce laps de temps, plus aucune nouvelle sur le suspect
"Charon". Rien. Il semblerait que pour une raison inconnue, l'affaire a été jetée sous les ponts. Seulement j'ai pris en main cette affaire personnellement. Pour la mémoire d'un camarade. J'ai accédé à la boite mail de l'agent
Dick Reckard, je connaissais son mot de passe, étant de proches amis. Le lieu de rendez-vous dont il parlait était le complexe minier de
Sigma XIII. Et je ne peux qu'écrire la colère que j'éprouve envers mon coéquipier, d'être allé seul dans cet obscure endroit. Les coordonnées GPS me poussaient à rejoindre les profondeurs de la mine, dans des cavernes obscures et inexplorés par les mineurs. Aucun ne me portait attention, comme si c'était une habitude pour eux de voir des inconnus passés et se diriger vers ce lieu. Je traversais la mine pendant encore un quart d'heure jusqu'à découvrir les lieux du crime. Je pouvais voir des pierres précieuses et cristaux luisant de mille couleurs. Certaines plus fortement que d'autres. Certaines plus longues, plus courtes. Seulement, ce qui m'interpellait, était que beaucoup d'entrent-elles furent brisé et non pas par la roche ou autre procédé naturel. Elles étaient brisées la main de l'homme. Certaines avaient des impacts de balles, d'autres furent scié au laser, d'autres détruits par explosions et j'en passe. Je ne peux qu'imaginé le combat qui s'est passé ici. Il n'y a pourtant pas de corps, ni d'armes, ni douilles, rien, juste les traces d'un féroce combat.
"Charon" et
Dick ont dû combattre ici mais, ce n'était pas juste eux, impossible que juste eux tous les deux emploient autant de force pour un combat singulier. Il y a plus. Il y a anguille sous roche. Seulement je me demande,
"Charon" et
Dick étaient-ils ennemis ou... partenaires ?
Sin ferma doucement le dossier et plongea son regard de nouveau dans le vide pendant quelques secondes avant de reposer son dos sur son fauteuil. Levant le bras pour le poser sur ses yeux. Il laissa passer un soupire fatigué et un
léger sourire en coin.